Le Canada entretient des liens commerciaux très étroits avec les États-Unis, à tel point que près de 75 % de ses exportations y sont destinées. Cette concentration, l'une des plus élevées au monde, expose les entreprises canadiennes aux fluctuations des politiques commerciales américaines, notamment les menaces de tarifs douaniers. Si la diversification des marchés est une stratégie à long terme, il est essentiel de renforcer la productivité locale pour réduire la dépendance aux fournisseurs étrangers. La robotique pourrait être un levier puissant pour atteindre cet objectif.
L'un des moyens les plus efficaces de réduire la dépendance aux fournisseurs américains est de produire localement. En investissant dans l’automatisation, les entreprises manufacturières peuvent automatiser certaines opérations, compenser les coûts de main-d'œuvre plus élevés et maintenir leur compétitivité face aux fournisseurs étrangers.
Grâce aux avancées en robotique industrielle et en vision artificielle, il est désormais possible d'automatiser des processus autrefois réservés aux opérateurs humains. L'intégration de robots collaboratifs et mobiles permet d'améliorer la flexibilité des lignes de production, réduisant ainsi la nécessité de sous-traiter certaines opérations à l'étranger.
Cette transition vers une fabrication automatisée offre plusieurs avantages :
En exploitant des solutions de robotique, les manufacturiers peuvent internaliser des étapes de production stratégiques et réduire leur exposition aux barrières tarifaires américaines.
Certains secteurs sont particulièrement bien positionnés pour bénéficier de cette transition. Par exemple, dans l’agroalimentaire, l’utilisation de robots trieurs permet de réduire les erreurs et d’augmenter considérablement la rapidité du traitement des produits en vrac. Cette automatisation améliore le rendement des lignes de production et maximise la valorisation des produits de qualité, rendant la production locale plus compétitive. De plus, les tarifs douaniers ne devraient exercer que peu d’impact sur le prix du lait, des œufs, du poulet et du dindon, tous protégés par la gestion de l’offre.
Le secteur de la vente de pièces automobiles pourrait également tirer profit de l’automatisation. Plutôt que d’importer certaines pièces des États-Unis, les entreprises canadiennes peuvent investir dans des cellules robotisées capables d’usiner et d’assembler ces pièces avec le même niveau de qualité. Cela permet non seulement de réduire la dépendance aux fournisseurs américains, mais aussi de garantir un approvisionnement plus stable et réactif face aux fluctuations des marchés internationaux.
Alors que les mesures tarifaires aux douanes américaines pourraient avoir un impact significatif sur les coûts d’approvisionnement des entreprises canadiennes, l’automatisation offre une solution viable pour réduire cette dépendance. Les manufacturiers canadiens peuvent rapatrier certaines opérations, renforcer leur autonomie et accroître leur compétitivité sur la scène mondiale. Investir dans la robotique aujourd’hui, c’est garantir une production locale plus résiliente face aux défis économiques de demain.
Source tableau : Desjardins