Pendant des décennies, la stratégie industrielle dominante était simple : produire à bas coût en Asie et conserver localement les activités à plus forte valeur ajoutée. Mais ce paradigme est en train de basculer. La crise sanitaire (COVID-19), les tensions géopolitiques et la pression environnementale ont révélé les failles d’un modèle fondé sur la dépendance aux chaînes d’approvisionnement mondiales. Le vent tourne, et avec lui émerge une question essentielle : pourquoi produire ailleurs ce que nous pouvons fabriquer ici?
Du « offshoring » au « reshoring »
Nous assistons à une mutation du modèle industriel mondial. Après avoir massivement délocalisé la production dans des pays à faible coût de main-d’œuvre, plusieurs pays réévaluent aujourd’hui cette approche. Aux États-Unis, en Europe, et plus timidement au Canada, le concept de "reshoring" (rapatrier la production) ou de "nearshoring" (rapprocher la production de la demande) prend de l’ampleur. Il ne s'agit plus seulement de compétitivité. Il est désormais question de résilience, de souveraineté économique et de capacité à innover localement.
Une opportunité stratégique pour les manufacturiers d'ici
Pour les entreprises québécoises, cela représente une opportunité sans précédent. Réindustrialiser localement permet non seulement de sécuriser les approvisionnements et de réduire les délais, mais aussi de reprendre le contrôle sur la qualité, la flexibilité et l’innovation. Mais il ne suffit pas de relocaliser pour réussir. Encore faut-il le faire intelligemment. Car les enjeux sont multiples : rareté de la main-d’œuvre, coûts de production plus élevés, ressources énergétiques… La clé? L’automatisation.
Robotiser pour bâtir une industrie durable
Dans un contexte de rareté de talents et de vieillissement de la population, la robotique n’est plus un luxe, c’est une nécessité. Pour qu’un projet de réindustrialisation soit viable économiquement, il doit intégrer l’automatisation dès le départ : robots collaboratifs pour les opérations flexibles, cellules robotisées pour les tâches répétitives, systèmes de vision ou l’IA pour améliorer la qualité… Ce sont ces technologies qui permettent d’atteindre des niveaux de productivité élevés, tout en maintenant une production locale.
Gagner en compétitivité, réduire son empreinte
Ramener la production chez soi, c’est aussi agir concrètement pour l’environnement. Les chaînes logistiques mondialisées ont un coût écologique immense : transport maritime, surstockage, gaspillage. Automatiser localement, c’est réduire les distances parcourues par les produits mais la réindustrialisation responsable exige aussi que nous assumions les impacts environnementaux de notre production, ici même, plutôt que de les déléguer aux pays en développement. C’est un pas vers une économie plus éthique, transparente et durable.
Le Québec a les ressources. À nous de les activer.
Espace disponible, électricité renouvelable, savoir-faire technique : le Québec dispose des atouts nécessaires pour devenir un pôle industriel moderne. Ce qu’il manque? Un passage à l’action plus large et plus rapide. Chez Revtech, nous croyons que la réindustrialisation du Québec passera par une robotisation pensée, agile, et alignée avec les défis d’aujourd’hui. Ce n’est pas une utopie. C'est une transformation déjà en marche. Et chaque manufacturier peut y contribuer.