Les entreprises manufacturières font face à un double défi : la raréfaction de la main-d’œuvre disponible et la complexification des tâches à valeur ajoutée. Dans ce contexte, l’automatisation ciblée des postes à faible valeur devient une stratégie incontournable pour maximiser l’efficacité opérationnelle tout en maintenant la compétitivité.
Ce besoin devient d'autant plus pressant avec les nouvelles restrictions concernant l'embauche de travailleurs étrangers temporaires (TET) dans certaines régions du Québec, dont Chaudière-Appalaches, qui sera durement touchée dès l'automne 2025. Plusieurs manufacturiers, comme en Estrie, prévoient déjà des réductions de quarts de travail et des pertes de productivité à court terme. (Source)
Qu’est-ce qu’un poste à faible valeur ajoutée?
Un poste à faible valeur ajoutée est défini par :
- Une forte répétitivité des tâches
- Peu ou pas de décision humaine requise
- Une contribution marginale à la différenciation produit ou service
- Une exposition à des risques ergonomiques (TMS, blessures)
Exemples typiques :
- Alimentation de convoyeurs
- Chargement de machines CNC
- Palettisation manuelle
- Tri visuel simple
- Collage ou fermeture d'emballages
Ces tâches, bien que nécessaires, ne tirent pas parti du jugement ni du savoir-faire de l'opérateur.
Pourquoi automatiser ces postes en priorité et comment identifier les bons postes à robotiser?
- Optimiser les ressources humaines existantes : En automatisant les tâches simples, vous libérez des opérateurs pour les affecter à des postes à plus forte valeur (contrôle qualité, maintenance, réglage).
- Réduire le taux de roulement : Les postes à faible valeur sont souvent associés à de l’ennui, de la fatigue ou des douleurs physiques, ce qui entraîne un roulement élevé.
- Améliorer la qualité et la constance : Les robots assurent une exécution uniforme, sans erreur de fatigue, ce qui améliore la qualité globale.
- Renforcer la capacité de production : Un robot peut fonctionner sur plusieurs quarts, avec un minimum d’arrêt, ce qui augmente la capacité sans embauche.
Voici une grille d’analyse à quatre critères pour identifier les postes cibles :
- Répétitivité : même mouvement répété > 500 fois/jour
- Standardisation : pièces ou opérations relativement constantes
- Ergonomie : tâches gênantes, gestes forcés ou cadence épuisante
- Temps de cycle : opération avec cadence claire et prévisible
Un simple audit de ligne de production permet de noter chaque poste sur ces 4 axes et de cibler les zones de gain rapide.
Réaffecter intelligemment vos opérateurs
Automatiser ne signifie pas couper des postes humains. Au contraire, cela permet de :
- Promouvoir des opérateurs vers des postes techniques (programmation, entretien)
- Renforcer les postes de contrôle qualité et de logistique
- Déployer des opérateurs polyvalents sur plusieurs postes critiques
L’automatisation ciblée des postes à faible valeur ajoutée représente une stratégie à haut rendement pour les manufacturiers québécois. En libérant les ressources humaines pour les rôles les plus critiques, les entreprises peuvent gagner en efficacité, en qualité, et en stabilité opérationnelle, tout en s’adaptant aux réalités du marché du travail. L’impact culturel est positif lorsque l’automatisation est présentée comme un outil de valorisation, non de remplacement.
FAQ :
- Quelles sont les tâches les plus simples à automatiser?
Les tâches simples, répétitives, avec peu de variabilité (chargement, tri, palettisation) sont les plus rentables à automatiser. - Est-ce que mes employés vont résister à l’automatisation?
La clé est la communication : présenter l’automatisation comme une opportunité d’évolution de leur rôle plutôt qu’une menace. D’une façon à permettre à l’entreprise de maintenir sa production complète plutôt que de fermer des quarts lorsqu’il manque trop de main-d’œuvre. - Peut-on automatiser partiellement un poste (sans le supprimer)?
Oui. L’automatisation peut cibler un seul geste ou une seule phase du cycle de travail. - Est-ce qu’un projet d’automatisation peut s’étendre dans le temps?
Absolument. Plusieurs entreprises commencent avec un prototype ou une cellule, puis déploient graduellement en fonction du retour sur investissement.
